jeudi 2 juillet 2015

Edith...





Kerguelen, Terre imperceptible, ne souffre guère du temps. Tout semble suspendu et immuable, tel un tableau de maître
Difficile de d’imaginer le futur, difficile d’imaginer le passé, il semble bien que le passé et l’avenir n’ont aucun sens sur ces îles de la Désolation. Kerguelen n’accepte de se vivre que dans le Présent.

Quand des traces du passé existent, le vent se charge d’effacer ces mémoires.
Le vent, la roche et l’eau s’allient pour anéantir toutes ses traces. Ici, nous ne sommes qu’un fragment étranger, inscrit dans l’éphémère. On abandonne tellement de choses pour venir sur ces terres australes. On y vient dans un esprit de découverte, peut être encore avec un sentiment d’aventure. On espère laisser une marque de son passage.

Très vite on se rend compte que cette marque se limitera à un nom de mission, un tableau de mission…C’est au contraire Kerguelen qui nous aspire en se laissant observer, écouter et toucher sans l’avoir compris et possédé. L’île s’offre généreusement à nous mais ne se laisse pourtant pas approcher, comme un animal sauvage……de tout cela il restera le sentiment que notre visite à Kerguelen aura toujours un goût d’inachevé…..

La seule réalité est celle d’avoir vécu un rêve. Un rêve écourté par cette dure réalité qui rappelle des êtres qui nous sont chers.
Lieu isolé sur une terre désolée. Site envoûtant et enchanté, intimement lié à la mort et à l’échec de l’Homme face à cette Nature indomptable.

Je n’aurai pu te voir , te parler  ces derniers mois.....
alors c’est avec ces quelques mots que je te dis adieu…..


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